Les États-Unis imposent leurs taxes au monde : LE SÉNÉGAL SE DÉDOUANE

 

 

 

Ce lundi, les places boursières ont connu une journée noire à la suite de l’imposition des droits de douanes à l’exportation de tous les produits aux Etats-Unis d’Amérique, à l’image du Sénégal qui a subi une hausse de 10%. Pour l’instant, les différents pays tentent de retrouver la parade. Le Sénégal reste pour le moment silencieux alors que l’Agoa prend fin cette année. 

Le monde est secoué par l’annonce des droits de douanes du Président américain Donald Trump, qui a provoqué un séisme sur les bourses mondiales hier. Tant les secousses sont importantes. Mais, Donald Trump assure qu’il ne prévoit aucune pause à cette mesure. Si d’autres pays tentent de faire face à cette décision de Washington, l’Afrique semble s’emmurer dans un silence qui montre sa totale impuissance, alors que la surtaxe de 10% sur les produits exportés aux Etats-Unis entre en vigueur. Ce plancher universel de 10% dont certains produits sont exemptés, s’additionne aux taxes douanières qui existaient au préalable.

Et le Sénégal est aussi touché par cette mesure alors que les Usa sont le premier partenaire outre atlantique du Sénégal avec une valeur d’exportation estimée à 63 millions 764 mille Usd en 2015, selon les données de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), qui n’a pas évidemment mis à jour ses données sur son site. Tout en admettant que le potentiel du marché américain est sous-exploité par les exportateurs sénégalais malgré les opportunités offertes par la loi américaine sur les opportunités et la croissance en Afrique (Agoa).

Il faut savoir que les principales exportations du Sénégal vers les Etats-Unis sont les produits agricoles, les minéraux et les fibres synthétiques facilitées par les préférences commerciales au titre de la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa), et les Etats-Unis et le Sénégal ont conclu un traité bilatéral d’investissement. En plus, les Etats-Unis ont également conclu un accord-cadre de commerce et d’investissement avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dont le Sénégal est membre. Alors que les trois principales exportations américaines vers le Sénégal sont le pétrole raffiné, les produits pétroliers et les automobiles.

C’est en mai 2000 que la loi connue sous le nom African Growth and Opportunity Act (Agoa) est entrée en vigueur, pour soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale. A ce titre, cet accord permet ainsi au Sénégal d’avoir accès au marché américain en franchise des droits de douanes. Cette loi a été prorogée pour une période de dix ans (2015-2025). Pas sûr, avec les mesures souverainistes de Trump, qu’elle soit prorogée à nouveau.
Pour l’instant, il n’y a pas encore de réactions de l’Etat sénégalais, pour savoir s’il y aura des mesures de rétorsion. Ou va-t-il laisser passer l’orage, si l’on sait que l’Etat américain a accepté la finalisation du Mca énergie après la cessation des activités de l’Usaid ?

Il faut aussi tenir compte du fait que tout petit producteur agricole et minier, le Sénégal ne sera pas parmi les plus grands perdants dans la guerre ouverte par Donald Trump. Le plus grand risque que l’on puisse courir, comme bien d’autres pays africains, est de crouler sous des produits manufacturés de Chine, de Turquie ou d’autres pays d’Asie du Sud-Est, qui chercheront d’autres débouchés pour remplacer le marché américain. Il est donc dommage que le Sénégal ne prenne pas l’initiative de convoquer une réunion extraordinaire de l’Uemoa ou de la Cedeao, face au danger que nous courions de voir la Zlecaf débordée avant d’avoir vu le jour.

lequotidien.sn

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