CRISE POLITIQUE EN CORÉE DU SUD : UN PROCUREUR POUR ENQUÊTER SUR LE PRÉSIDENT YOON SUK YEOL

Les législateurs de la Corée du Sud ont adopté un projet de loi demandant la nomination d’un procureur spécial pour enquêter sur le président Yoon Suk Yeol. Cette démarche vise à déterminer la vérité concernant une rébellion interne liée à une déclaration inconstitutionnelle de loi martiale.

Ce mardi, le journal Yonhap News a rapporté que 210 législateurs ont voté en faveur du projet de loi, contre 63 qui s’y sont opposés, et 14 se sont abstenus lors de la session parlementaire. Outre cette enquête, les législateurs ont exigé l’arrestation immédiate de Yoon Suk Yeol et d’autres personnes impliquées dans ce qu’ils appellent un échec de la loi martiale.

Cet événement fait suite à la survie de Yoon Suk Yeol à une première tentative de destitution la semaine précédente. En effet, le parlement n’avait pas réussi à atteindre le quorum nécessaire pour cette motion. La législature sud-coréenne, composée de 300 sièges, exige le soutien d’au moins 200 législateurs pour que pareille motion aboutisse.

Le besoin d’une enquête est d’autant plus pressant que le parlement a rejeté la demande du président de lever la loi martiale dans un délai de six heures le 3 décembre dernier. Cette situation a déclenché une crise politique majeure. Le bloc d’opposition, emmené par le Parti démocratique, cherche toujours des voies pour faire avancer une possible destitution contre Yoon Suk Yeol, malgré les initiatives du parti au pouvoir qui donnent priorité à une démission rapide pour éviter cette mise en accusation.

Parallèlement, le président Yoon, désormais accusé de trahison, est également interdit de quitter le pays, une première en Corée du Sud. En outre, plusieurs responsables gouvernementaux, y compris le Premier ministre Han Duck-soo, ont été appelés à répondre aux questions de la police concernant l’incident du 3 décembre.

Des mesures pour contrecarrer les conséquences politiques sont en cours de planification par le Parti Pouvoir des nationaux. Parmi celles-ci, une proposition selon laquelle Yoon Suk Yeol pourrait démissionner d’ici avril prochain, ce qui signifierait des élections présidentielles tenues dans les deux mois suivant ce départ anticipé.