Aminata Touré ou l’art pitoyable de s’inventer une conscience à géométrie variable( Par Mamadou Cisse)

Il y a des retournements qui forcent le respect. Et puis il y a ceux, comme celui de Mimi Touré, qui forcent le malaise. Voire le mépris. La voir aujourd’hui dénoncer la nomination de Macky Sall au Conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, en jouant la carte de l’éthique et de la bonne gouvernance, c’est assister à un grotesque numéro de contorsion morale.
Car Mimi Touré ne parle pas ici au nom de la justice, ni du peuple. Elle parle pour séduire ses nouveaux camarades du régime Faye, ceux avec qui elle espère retrouver un strapontin dans les allées du pouvoir. Un recyclage stratégique, maquillé en indignation vertueuse. Pathétique.
Cette posture indigne, servile et purement calculée, est une insulte à l’intelligence politique. Car Mimi Touré sait parfaitement ce que fut le régime de Macky Sall. Elle en a été une figure centrale. Elle n’a pas seulement été témoin : elle fut actrice. Ministre de la Justice . Première ministre . Tête de liste et missionnaire zélée du système. Elle a tout vu, tout su, tout validé.
Et maintenant, parce que le vent a tourné, elle feint de découvrir l’eau tiède. Elle dénonce l’homme qui l’a faite. Non par éthique, mais par pur opportunisme de carrière, pour caresser dans le sens du poil ceux qui tiennent aujourd’hui les rênes.
Un tel double jeu est non seulement grossier, il est indigne d’une intellectuelle, d’une femme d’État qui prétend parler au nom de principes. Car l’intelligence suppose la cohérence. L’honnêteté intellectuelle. Le courage de reconnaître ses silences d’hier avant de juger les fautes d’aujourd’hui.
Et surtout, Mimi Touré oublie une chose : le peuple sénégalais a de la mémoire. Il n’oubliera pas ses justifications hier, son zèle aveugle, son mutisme complice. Il ne tombera pas dans le panneau de cette reconversion morale de façade, téléguidée par la volonté de plaire aux nouveaux maîtres du jeu.
À force de danser d’un pouvoir à l’autre, on ne finit pas au sommet. On finit au vestiaire.
Tu es juste PATHÉTIQUE Mimi